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• 1321; de larme1 ♦ Archit. Saillie d'une corniche, creusée par-dessous en gouttière (⇒ mouchette), destinée à éviter le ruissellement de l'eau sur le mur. « leurs nids jaunes sous les tuiles du larmier » (Flaubert). — Dr. Tuile ou pierre plate terminant la pente d'un mur non mitoyen.2 ♦ (1655) Vén. Glande au-dessous de l'angle interne de l'œil des cervidés.♢ Partie de la tête du cheval correspondant aux tempes de l'être humain.Synonymes :larmiern. m.d1./d ARCHI Moulure, élément en saillie qui collecte les gouttes de ruissellement.d2./d ANAT Angle interne de l'oeil.d3./d ZOOL Appareil sécréteur propre aux cervidés, situé dans l'angle interne de l'oeil.I.⇒LARMIER1, subst. masc.A. — Glande située au-dessous de l'angle interne de l'œil chez certains ruminants, sécrétant une humeur noirâtre et odorante. Ruminantia [ruminants] (...) Souvent une glande faciale préorbitaire (larmier), logée dans une fossette sur l'os lacrymal (E. PERRIER, Zool., t. 4, 1928-32, p. 3587) :• On donne improprement le nom de larmiers à deux sacs membraneux dont les parois sont garnies de follicules qui séparent une humeur noirâtre, épaisse, onctueuse. Ces sacs sont situés dans une fosse sous-orbitaire de l'os maxillaire supérieur : ils ont plusieurs centimètres de profondeur, et s'ouvrent au dehors par une fente longitudinale (...). La matière qui en sort a reçu improprement le nom de larmes. Ils n'existent que dans les cerfs et les antilopes.CUVIER, Anat. comp., t. 5, 1805, p. 251.— VÉN., gén. au plur. Fentes par lesquelles s'écoule l'humeur sécrétée par cette glande chez le cerf (cf. larmières infra rem.). Le poil hirsute, les larmiers poissés d'une humeur noire, ils [les grands cerfs] prirent chacun leur buisson solitaire dans l'épaisseur de la forêt (GENEVOIX, Dern. harde, 1938, p. 60).B. — Au plur. ,,Parties qui dans le cheval, répondent aux tempes de l'homme. Saigner un cheval aux larmiers`` (Ac. 1835).C. — P. anal. Angle interne de l'œil où paraissent se former les larmes. Quoique le larmier des yeux de Goriot fut retourné, gonflé, pendant, ce qui l'obligeait à les essuyer assez fréquemment, elle lui trouva l'air agréable et comme il faut (BALZAC, Goriot, 1835, p. 28). Je vois tout à coup apparaître une face pâle avec de grands yeux noirs au larmier meurtri (...) C'est ma mère (VALLÈS, J. Vingtras, Bachel., 1881, p. 344).REM. Larmières, subst. fém. plur., vieilli, synon. (supra A vén.). (Ds Ac.; dict. XIXe s.).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) 1606 art vétér. larmier subst. sing. « veine la plus rapprochée de l'œil du cheval » (NICOT); b) 1680 larmiers subst. plur. « tempes du cheval » (RICH.); 2. 1665 vén. « sac à parois glanduleuses situé près de l'œil du cerf » (SALNOVE, Dict. des chasseurs, p. 21 ds La Vénerie royale, Paris); 3. 1835 anat. subst. sing. « angle interne de l'œil » le larmier des yeux de Goriot (BALZAC, loc. cit.). Dér. de larme étymol. 1; suff. -ier.
II.⇒LARMIER2, subst. masc.ARCHIT. Partie supérieure, saillante, d'une corniche, dont le dessous est évidé de manière à ce que les eaux de pluie s'écoulent goutte à goutte en atteignant l'arête sans atteindre l'édifice lui-même. Les Grecs, qui n'élevaient guère que des monuments de petite dimension et couverts par des combles à deux égouts, se débarrassaient des eaux par des gargouilles percées dans le chéneau couronnant le larmier de la corniche (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 49). Elle arriva à la maison où Jean avait habité. Avec ses larmiers suintants qui ruisselaient comme des dalots, sa peinture galeuse et ce grand bruit d'hélice qui l'entourait, elle faisait penser à un triste vaisseau de transport mis au radoub (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 308).— ,,Couronnement d'une souche de cheminée`` (JOSSIER 1881).— Ouverture servant à l'éclairage, à l'aération d'un local. C'étaient les remises, les bûchers, les cuisines, vastes souterrains qui contenaient encore des puits, des caves, de vastes cheminées pour tous les usages domestiques, mais qui ne recevaient le jour que par des larmiers à fleur de terre du jardin (LAMART., Nouv. Confid., 1851, p. 24).Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1321 arch. larmiers « corniche extérieure d'un édifice formant saillie pour faire égoutter la pluie » (Marché passé... pour la construction de l'hôpital d'Hesdin ds FAGNIEZ t. 2, p. 43); 1510 larmier (Egl. de S.-Omer, Mém. Soc. Antiq. de la Morinie, IX, 206 ds GDF. Compl.). Dér. de larme étymol. 3; suff. -ier. Fréq. abs. littér. : 10. Bbg. Archit. 1972, p. 72.
larmier [laʀmje] n. m.ÉTYM. 1321; de larme, parce que ce dispositif ne laisse écouler les eaux de pluie que par gouttes ou « larmes ».❖———I Archit. Saillie d'une corniche, creusée par-dessous en gouttière et qui laisse égoutter l'eau à une certaine distance des parements de l'édifice (⇒ Mouchette). || Ornements d'un larmier. ⇒ Modillon, mutule.1 Des hirondelles (…) rentraient vite dans leurs nids jaunes sous les tuiles du larmier.Flaubert, Mme Bovary, II, VI.♦ Dr. Tuile ou pierre plate terminant la pente d'un mur non mitoyen.———II1 (1655; var. lermière, XVe; larmière). Vén. Glande située au-dessous de l'angle interne de l'œil chez les cervidés et qui sécrète l'humeur dite larmes de cerf.2 (1680). Vétér. (Au plur.). Parties de la tête du cheval qui correspondent aux tempes chez l'homme. || « Saigner un cheval aux larmiers » (Académie).3 (1834, Balzac). Par anal. Angle interne de l'œil, d'où s'écoulent les larmes.2 Quoique le larmier des yeux de Goriot fût retourné, gonflé, pendant, ce qui l'obligeait à les essuyer assez fréquemment (…)Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 862.
Encyclopédie Universelle. 2012.